La chanson d'amour de Judas Iscariote
EAN13
9782204090735
ISBN
978-2-204-09073-5
Éditeur
Cerf
Date de publication
Collection
Littérature
Nombre de pages
125
Dimensions
21,4 x 13,4 x 0,9 cm
Poids
401 g
Langue
français
Code dewey
225.92
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La chanson d'amour de Judas Iscariote

De

Cerf

Littérature

Indisponible
Dans ce texte déroutant à bien des égards, Juan Asensio évoque l'une des figures les plus connues de l'imaginaire occidental : Judas. Cependant, ce livre n'est point une froide étude littéraire ou théologique qui se proposerait de relever quelques-unes des occurrences les plus marquantes du personnage de Judas dans les oeuvres de Perutz, Claudel, Gadenne et de tant d'autres. En effet, la légende médiévale (et ses prolongements littéraires jusqu'à l'époque contemporaine) bâtie autour du personnage abhorré du Traître, l'apôtre Judas Iscariote vendeur du Christ, n'est que la façade, le " texte " si l'on veut, alors que le " prétexte ", le motif secret inscrit dans la trame du tapis, est une méditation angoissée sur l'exigence propre de la parole que doit mener jusqu'à son terme absolu celui qui fait acte d'écriture, afin, en la sacrifiant, de la sauver. On jugera probablement que l'extrême prétention de pareille tâche n'a d'égale que l'apparente faillite de l'entreprise. Car vouloir trahir, vouloir se trahir, trahir sa propre parole, cela suppose la volonté surnaturelle de l'imposture, qu'il n'est sans doute donné à personne de désirer réaliser jusqu'à son plus haut degré de malfaisance : la damnation. L'écrivain véritable fait-il autre chose, en laissant advenir en sa bouche l'amertume, voire la véritable malédiction du dire, que de s'effacer peu à peu de la préoccupation des hommes, de sa propre vie même ? -- In this text - disconcerting in many respects - Juan Asensio evokes one of the best-known figures in Western imagination: Judas. However, this book is not merely a clinical literary or theological study whose aim is to examine a few of Judas' more memorable appearances in the works of Perutz, Claudel, Gadenne and countless others. In fact, the medieval legend (and its literary prolongation to the present today) built around the character of the loathed Traitor, the apostle Judas Iscariot who betrayed Christ, is simply the façade, what we might call the 'text'; whereas the 'pretext' - the secret motif woven into the fabric of the tapestry - is an anguished meditation on that specific exigency of the word, which inevitably leads he who engages in writing to his ultimate end by sacrificing it in order to save it. Many will undoubtedly feel that the extreme pretension of such a task can only be equalled by the probable failure of the venture. Surely the desire to betray - to betray oneself, betray one's own word - presupposes an unnatural will for imposture, which no-one would wish to push to the highest possible degree: damnation. But doesn't the true writer, by allowing the bitterness - nay the veritable malediction of expression to form in his mouth - withdraw from his preoccupation with mankind, and even from his own life?
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