Aline Fares

Biographie

Autrice des « Chroniques d’une ex-banquière », je suis installée à Bruxelles où j’écris, crée et milite au sein de divers collectifs, avec une idée fixe: rendre le sujet des banques et de la finance accessible et ainsi contribuer à une appropriation populaire de ces enjeux. En 2012, je créai, dans le cadre de mes premières activités militantes, la conférence de table “le Poker des banques”; en 2017 ce fut la conférence gesticulée sur la finance “Chroniques d’une ex-banquière”; en 2024, est parue la bande dessinée « La Machine à Détruire : pourquoi il faut en finir avec la finance » résultat d’une fructueuse collaboration avec le dessinateur Jérémy Van Houtte.

J’ai commencé ma vie d’adulte bien sagement: après avoir été diplômée d’HEC Paris, j’ai rejoint le groupe Dexia à Luxembourg, puis à Bruxelles, où j’ai notamment été conseillère auprès d’un membre du comité de direction. Malgré des doutes répétés et de plus en plus présents sur le sens de ce à quoi je consacrais le plus clair de mon temps, j’ai passé près de dix ans au sein de cette banque. C’est finalement à la fin de l’année 2011, à l’annonce d’un plan social, que j’ai quitté la banque. On était alors juste après le deuxième sauvetage de Dexia, l’une des premières banques européennes à éviter la faillite en 2008 grâce aux milliards d’euros injectés par les états belges et français pour la sauver.

Les recherches et activités militantes qui ont suivi, je les ai conduites principalement auprès du CADTM (Comité pour l’Abolition des Dettes illégiTiMes) et peu de temps après, en tant qu’employée au sein de l’ONG Finance Watch où j’ai éprouvé la réalité bien amère des institutions européennes et de la négociation des réglementations financières. Ces travaux et expériences m’ont permis d’approfondir la compréhension des mécanismes qui avaient conduit à la faillite du système et à son sauvetage aux frais de la population. Ils m’ont aussi permis de me questionner sur les conditions d’une rupture avec la situation de capture dans laquelle nous sommes pris.es, situation où les questions bancaires et financières sont jalousement monopolisées par des « experts », alors même qu’il s’agit d’enjeux éminemment politiques. J’ai eu envie, besoin, de transformer cette colère et de partager tout ce que j’avais déconstruit et compris pour commencer à œuvrer, auprès et avec de nombreux.ses autres, à une profonde transformation de ce système destructeur.

Fin 2016, j’achevais un passionnant projet de recherche au sein de Finance Watch, sur la représentation de l’intérêt général en matière bancaire… et je quittais l’association. Depuis, j’ai initié une série de projets avec une multitude de personnes rencontrées au fil de ce parcours. Tous ces projets ont en commun de chercher à partager expériences, réflexions et idées pour une mobilisation sur le sujet des banques et de la finance. La campagne « Belfius est à nous » était de ceux-là, qui visait à proposer des alternatives à la privatisation de la banque détenue par l’Etat belge depuis 2011. Le laboratoire sauvage de recherches expérimentales “Désorceler la finance” en est un autre, mené avec un groupe d’artistes et militant.e.s aux pratiques très variées, qui explore rituels, créations sonores, cartomancie et autres pratiques pour nous désenvoûter du pouvoir sorcier de la finance. Je consacre aussi une partie de mon temps libre à militer pour le droit au logement à Bruxelles, notamment au sein des collectifs Action Logement Bruxelles et du Front anti-expulsions. Je lance par ailleurs un podcast sur le logement et le droit à la ville, La brique et le pavé, avec Sarah de Laet, à écouter sur les ondes FM et web de Radio Panik.

Contributions de Aline Fares