"J'ai la volonté de changer de peau. J'en ai soupé du personnage Romain Gary diplomate.... j'en ai assez. Et puis j'ai besoin de temps pour mener à bien mon oeuvre littéraire. Et à cet égard, il y a aujourd'hui une incompatibilité entre deux carrières, et ma vocation est celle d'être créateur."
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Après les années américaines au consulat de Los Angeles, nous retrouvons, Romain Gary en France accompagné de sa nouvelle compagne, Jean Seberg.
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Les dix années couvertes par ce roman sont celles du bonheur, mais également du doute. Du doute sur son oeuvre. Lui qui se veut un artiste total, veut tout maîtriser (écriture, peinture, cinéma, etc.) et se retrouve souvent face à ses échecs.
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Mais c'est aussi une photographie de la France des années 60, ses politiciens, la guerre d'Algérie, Mai 68 et encore une fois un bel hommage à la figure tutélaire qu'était le Général de Gaulle pour Gary.
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Peu connaisseuse de la vie de Romain Gary, j'en avais une idée bien réelle mais incomplète. Pour moi, il était l'homme publié dans la Pléiade, le résistant et surtout celui qui a réussi à duper l'Academie Goncourt. Mais c'était beaucoup plus que ça, une personnalité complexe, et surtout, à une certaine époque de sa vie, il n'était pas vraiment adulé par le monde intellectuel. Une figure respectée certes mais toujours à flirter avec les limites, dans ses actes, ses propos, ses prises de position.
Pour cela, le travail de Kerwin Spire est excellent, permet de découvrir cet homme sous toutes ses facettes.
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"Je voudrais vous poser une dernière question [...]. Vous avez déjà changé de peau souvent, vous me l'avez dit, vous l'avez montré d'ailleurs : vous êtes officier, écrivain, cinéaste, etc. Est-ce que vous envisagez de changer encore une fois de peau ?
- Sûrement, absolument et certainement, d'ailleurs j'essaie, conclut Gary."
Voilà qui augure un 3e tome sur Gary-Ajar..... Bientôt on l'espère.
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Conseillé par Marie
1946
Arnie Koski, attaché militaire, vient d'être muté à la légation américaine d'Helsinki.
Accompagné de sa femme, il débute son travail diplomatique dans ce pays ravagé par la Seconde Guerre Mondiale et placé dans une situation unique entre le bloc de l'Est et l'Occident.
Lors d'une soirée, il retrouve Mikhaïl, soldat russe rencontré sur le front, avec lequel il s'était lié d'amitié.
Mais une boutade du Russe va lancer les deux amis dans un défi sportif, une course de 500km dans le Grand Nord finlandais.
Un simple défi entre amis peut-il devenir un incident diplomatique en ce début de Guerre Froide ?
Après "Faire bientôt éclater la terre", Karl Marlantes poursuit son histoire de la Finlande et nous livre un grand roman sur le pays de ses ancêtres.
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Conseillé par Marie
Quelle joie de retrouver le charme de la petite ville de Kamakura!
Ce troisième volet vient clôturer le cycle de "La Papeterie Tsubaki".
Quelques années se sont écoulées, après la naissance des ses deux enfants, Hatoko est prête à réouvrir les portes de son établissement.
Pinceaux, papiers à lettres, enveloppes, timbres...la jeune femme retrouve ses marques et excelle de nouveau dans l'art d'écrire pour les autres 💌.
On n'échappe pas à la douce plume de OGAWA Ito avec des thèmes chers à son cœur.
✨❣️Quatre cent pages d'amour et de bonheur ❣️✨
Conseillé par Chloë
Imaginez une sorte d' Auberge Espagnole mais au Japon!
Des expatriés paumés, écorchés par la vie se retrouvent sous "le ciel de Tokyo". Camille, Flavio, Lénine vivent en colocation à la Gaigin House près du quartier populaire d'Asakusa.
Tous ont fui leur passé et tentent de se reconstruire en se liant d'amitié...
Quête d'identité... Amour... Deuil... Amitié... Mélancolie... Sont les mots pour résumer "Le Ciel de Tokyo".
Émilie Desvaux réussit un tour de force en abordant une autre facette du Japon, un pays où il est difficile de trouver sa place en tant qu'étranger.
A découvrir !
Conseillé par Chloë.
"D'un ton grave, les administrateurs évoquèrent la regrettable défaite, notre armée, nos soldats morts. Mais ils n'étaient pas là pour se plaindre, ils fallaient bien que les affaires continuent, et puis la banque n'avait-elle pas pris les décisions qu'il fallait, n'avait-elle pas vu juste en se délestant de ses positions indochinoise embarrassantes dès 1947, et en redéployant l'essentiel de ses activités à l'étranger, très loin des combats, ailleurs, dans d'autres colonies?"
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Après la Révolution, la Seconde Guerre Mondiale, ou encore la chute de l'empire Inca, Éric Vuillard s'attaque à la guerre d'Indochine. Un conflit très peu traité, méconnu du grand public mais qui reste un des conflits les plus longs du XXe siècle.
Un texte court mais d'une intensité folle, qui laisse le lecteur pantois, hagard, dérouté, en colère aussi face à une guerre qui n'avait pas lieu d'être, qui aurait pu être évitée mais qui a duré 8 ans parce que les dirigeants de notre pays, les militaires, les banquiers ne voulaient pas perdre la face et souhaitaient une "sortie honorable". Malheureusement, on ne peut pas vraiment dire que Diên Biên Phu fut une fin honorable, plutôt une débâcle, un cauchemar.....
Un roman composé de chapitres courts, balayant tous les protagonistes de ce conflit, des députés, aux généraux, en passant par les ministres et les banquiers.
Le chapitre "Les diplomates" est une véritable leçon de style, d'écriture, d'une intensité et d'une noirceur qui vous laissera K.O.
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Un très très grand texte!!!
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Conseillé par Marie