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    1 décembre 2019

    Ce seizième volume de la série avec Nazer Baron démarre assez mollement, mais l'intrigue semble bien vite plus compliquée qu'il n'y paraît et suffisamment retorse pour nous tenir en haleine et mettre les cellules grises du commissaire en action. Tranquille, presque placide, Baron a du Maigret en lui. Il accumule les détails, les indices et tout se met en place dans son esprit petit à petit et se révèle lorsque le dernier détail vient se poser dans la case restée vide. Il est redoutable Hervé Huguen, parce que son histoire qui paraît pépère ne vous lâche plus et vous empêche même de lâcher le roman.

    J'ai beaucoup aimé le fond historique et artistique de son énigme, pas très détaillé, mais suffisant pour être tenté d'aller chercher plus loin. Mais par-dessus tout, j'ai aimé l'ambiance, la Bretagne en hiver : "L'air sentait le froid, une curieuse odeur, celle du vide. Ou autre chose, celle de la nuit, l'odeur de la nuit gelée et des rues désertes. Les voitures n'avaient pas commencé à circuler, l'air avait eu le temps de se purifier depuis la veille. Ce devait être ça, la sensation de vide devait venir de là. Baron attendait dans cette atmosphère où tout semblait figé, il regardait le calvaire dont les branches ondulaient dans la brume, il n'était qu'une ombre plantée sur son bout de trottoir, dans la perspective d'un jour qui paressait encore de l'autre côté du monde." (p. 137) Hervé Huguen décrit des instants que j'aime, où l'on peut profiter du calme et de l'air froid qu'on respire. Certes, ce n'est pas très gai, l'ambiance est froide et grise, pour un polar c'est parfait.

    Une série qui rend ses personnages attachants, du genre qu'on a envie de retrouver et qui trace une voie tranquille et singulière dans le monde du roman policier.