Larmes de crocodile

Fidéline Dujeu

Weyrich

  • Conseillé par
    6 avril 2021

    Larmes de crocodile, c'est une voix d'enfant. Un enfant qui change, petite fille puis adolescente.

    Siamoise, c'est la seconde nouvelle du livre, c'est la voix d'une femme. D'une femme qui n'en peut plus. Son couple se délite. Elle et lui autrefois de vrais siamois ne s'entendent plus.

    Autant j'ai eu un peu de mal à m'accrocher à Larmes de crocodile, le style sans doute, le parti pris des comptes de fées, des deux voix, l'une en italique et l'autre non, autant j'ai été scotché par Siamoise. Ce récit d'un couple autrefois fusionnel qui se sépare, qui se brise et qui fait des dégâts. Cette sensation irrépressible de ressentir l'autre, même lorsqu'il est loin, même lorsqu'il est craint : "Il y a encore des lambeaux de ta peau qui s'accrochent à la mienne, je les arrache un à un. Je nous libère." (p.136)

    L'écriture est sèche et poétique. Des phrases très courtes -ou longues mais multi-ponctuées. Parfois nominales. Uni-nominales. Un rythme prenant, saccadé qui a tendance à se ralentir sur la fin même s'il y a quelques soubresauts, pour bien marquer le changement survenu, une sorte de quiétude retrouvée.

    Bilan mitigé donc pour ce livre qui contient deux grandes nouvelles ou courts romans. Siamoise vaut le coup de s'arrêter dessus et de tenter la lecture de Larmes de crocodile qui a les moyens de vous plaire.