Le fracas du temps

Julian Barnes

Mercure de France

  • Conseillé par
    27 mars 2017

    l'aveu

    Ce qui frappe dans ce texte incroyable, c'est l'humour avec lequel Julian Barnes traite le sujet de la trahison dans un état totalitaire. Sujet grave qui ouvre les portes de la réflexion alors que nous sommes confrontés chaque jour au pouvoir grandissant de ceux qui font la pluie et le beau temps, avec le droit qu'ils s'autorisent de vie et de mort sur autrui. "Le fracas du temps" est un livre juste qui interroge sur la nécessité de sauver notre peau et celle de nos proches quand tout peut basculer pour un mot de trop ou un mot de moins. Où est la lâcheté et qu'en est-il alors du courage ? Avons-nous toujours le choix de défendre nos convictions ?


  • Conseillé par
    12 juin 2016

    Les génies ne sont pas tous des héros

    Dans une biographie romancée extrêmement belle et sensible, Julian Barnes s’empare de la controverse Chostakovitch, taxé de collaboration avec le régime soviétique, en brossant le portrait d’un homme doté d’une conscience aiguë et douloureuse de son enchaînement.

    Dmitri Chostakovitch est mis en scène aux « pires moments » de sa vie. Sa carrière vire au cauchemar en 1936, lorsqu’il entre dans le viseur de la répression avec son opéra « Lady Macbeth de Mzensk », attaqué par Staline, qui juge sa musique bourgeoise, incompréhensible et formaliste. « Du fatras », lit-on dans la « Pravda ». Dès lors, le compositeur vit dans la terreur d’être arrêté, et passe ses nuits sur son palier, devant l’ascenseur, une petite valise à ses côtés, attendant les agents du NKVD. Echappant de peu à ce sort, il est contraint de se conformer aux instructions du Parti qui veut entendre une musique accordée aux canons du réalisme socialiste. La honte et le sentiment de trahison le hantent, mais Dmitri Chostakovitch n’est pas un héros ; comme ses compatriotes, la réalité des purges, de la torture et de la mort l’écrase.

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