• Conquise par le fond, moins par la forme

    Christine Orban nous livre ici une œuvre intéressante et bien documentée. On sent qu’elle s’est passionnée pour Marie-Antoinette et qu’à travers cet ouvrage elle cherche à la connaître, à comprendre son destin et ce qui l’a amenée sur l’échafaud.

    Ce qui est admirable avec ce roman, c’est qu’il ne diabolise pas Marie-Antoinette. En effet, l’auteur essaye d’être le plus objective possible. On découvre une femme plus humaine que la légende le laisse croire. Ses défauts ne sont pas cachés, au contraire, ils sont clairement exposés et Christine Orban s’interroge sur les raisons de tels comportements. Elle n’excuse pas la Reine, elle essaye juste de se mettre à sa place et d’interpréter ses réactions.

    Entre les mains de l’auteur, Marie-Antoinette n’est pas dépeinte comme une simple petite fille gâtée, frivole, égoïste et dépravée. C’est une jeune fille arrachée à son pays et sa famille, qui n’arrive pas à faire face au carcan de l’étiquette de la cour française, qui est manipulée de tous les côtés tout en étant très esseulée. C’est une femme, et une reine, délaissée par son mari, incomprise et honnie par son peuple. En conséquence, elle se retire en elle-même, semble courir après des bonheurs simples et enfantins. Ce qui causera sa perte.

    Malheureusement, bien que ce roman ne manque pas d’intérêt, il y a plusieurs points négatifs qui m’ont empêchée de totalement apprécier cette lecture. Tout d’abord, je m’attendais à une fiction… ce qui n’est pas du tout le cas. Ce livre est en fait entre la biographie de Marie-Antoinette… et l’autobiographie de l’auteur. Je n’ai évidemment rien contre cette dernière, mais sa vie et ses états d’âmes ne m’intéressaient pas. J’ai même trouvé que les nombreux rappels au présent et à notre vie moderne cassaient le rythme, empêchant l’immersion totale dans la vie de Marie-Antoinette.

    Ensuite, Christine Orban ne revient pas sur la vie de Marie-Antoinette de façon tout à fait chronologique. Chaque chapitre s’intéresse plutôt à un thème et en parle. Chose qui m’a beaucoup perturbée car on fait sans cesse des bonds dans le temps, passant de son enfance à sa mort pour revenir sur le milieu de sa vie… Sans compter que du coup il y a quelques répétitions peu utiles.

    En conclusion, un roman riche en informations et qui montre « l’Autrichienne » sous un visage humain. On s’attache et on comprend cette jeune fille déboussolée, cette reine mal aimée et cette condamnée pleine de courage. Malheureusement, je n’ai pas accroché à la forme de cet ouvrage, entre biographie et autobiographie, plus thématique que chronologique.