Tendre l'oreille à l'inouï, L'éthique des hérétiques
EAN13
9782204120296
Éditeur
Cerf
Date de publication
Collection
Nuit surveillée
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Tendre l'oreille à l'inouï

L'éthique des hérétiques

Cerf

Nuit surveillée

Indisponible
La tradition philosophique occidentale recèle des propos éthiques inouïs.
Étrangement, ces propos ont été articulés par des penseurs que l’on a souvent
considérés comme des « hérétiques » et qui, pour cette raison, ont été
diffamés, ostracisés, condamnés, voire exécutés. Héraclite, Socrate, Épicure,
Eckhart, Spinoza, Wittgenstein, Arendt et quelques autres exclus ont prononcé
des paroles qui n’ont pas été entendues. Sans doute parce qu’elles étaient «
hérétiques », c’est-à-dire inaudibles par les pouvoirs en place qu’elles
mettaient en cause, directement ou indirectement. Le mot français « hérésie »
vient d’une racine grecque qui connote la décision et la pensée. Un «
hairetikos » est quelqu’un qui pense par lui-même et décide de façon autonome.
On perçoit immédiatement le renversement sémantique qui caractérise le sens de
ce mot, depuis l’Inquisition jusqu’à nos jours, où il désigne plutôt un «
déviant », un mouton noir dans un troupeau de moutons blancs, un empêcheur de
tourner en rond, un gêneur, un dissident, voire un séditieux. Ce sont pourtant
ces « hérétiques » qui ont pensé la nécessité de substituer en éthique
l'inclusion à l'exclusion. Une étrange surdité s’est structurée à travers les
siècles à l’égard de leurs contributions les plus décisives. L’ouvrage tente
de dégager des archives de notre culture quelques éléments d’une éthique de
l'inclusion. Les éléments demeurés inouïs nous permettraient sans doute, si
nous les entendions, de trouver comment surmonter les crises qui nous
assaillent de toutes parts.

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Western philosophical tradition conceals astounding reflections on ethics.
Strangely, these ideas came from thinkers who were often regarded as
‘heretics’ and who, for that reason, were deprecated, ostracized, condemned,
even put to death. Heraclitus, Socrates, Epicurus, Eckhart, Spinoza,
Wittgenstein and Arendt, as well as some other outcasts, expressed ideas that
have never been diffused, most probably because they were ‘heretics’ - i.e.
inaudible by the powers they directly or indirectly challenged. The etymology
of the word ‘heresy’ is the Greek ‘hairesis’, which means ‘choice’ or ‘chosen
thought’. ‘Hairetikos’ refers to a person who thinks for himself and decides
autonomously. The semantic reversal is immediately apparent, from the
Inquisition to our times, where it means ‘deviant’, a black sheep in a white
flock, a troublemaker, a dissident, even a rebel. Yet these ‘heretics’ saw the
necessity to substitute inclusion for exclusion in ethical terms. As the years
and centuries went by, a strange fog of deafness has gathered around their
most pertinent contributions. The author has rummaged in the archives of our
culture to find some traces of an ‘inclusion ethic’. Buried in a shroud of
silence, they would undoubtedly permit us, could we but hear them, to find
solutions to the crises all around us today.
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