De pierre, d'or et de feu, La création artistique au Moyen Age IV-XIIIe siècle
EAN13
9782213657325
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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De pierre, d'or et de feu

La création artistique au Moyen Age IV-XIIIe siècle

Fayard

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Notre ignorance quasi totale de l'identité des sculpteurs de Chartres, de
l'architecte de la Sainte-Chapelle ou des enlumineurs des grands manuscrits à
peinture n'est pas le fruit de lacunes documentaires, mais du faible intérêt
porté par les hommes du Moyen Age à ceux que nous appelons les artistes. Plus
exactement, ils estiment que le seul véritable créateur est le commanditaire,
celui qui a voulu l'oeuvre et l'a financée, et c'est lui que nomment les
sources.
Intellectuel (quand il est homme d'Eglise) ou bien détenteur de la puissance
publique, il n'est pas un mécène qui permet à l'artiste de s'exprimer, mais un
maître d'ouvrage qui trace un programme précis à l'intention du peintre, du
sculpteur ou de l'architecte. De ceux-ci il n'attend qu'une seule chose :
l'excellence manuelle dans l'exécution.
Dans les derniers siècles de l'Antiquité, la création artistique se trouve
entre les mains du pouvoir impérial, puis passe, sous les Mérovingiens et plus
encore sous les Carolingiens, à celles des rois, enfin à celles des abbés et
des évêques, avant de revenir - comme dans l'Allemagne ottonienne ou la France
de Saint Louis - au roi. C'est seulement avec l'apparition, aux XIVe et XVe
siècles, d'une société civile qui se détache peu à peu de l'Eglise et de la
monarchie que la création s'affirme en tant que telle. Le mouvement est alors
lancé : avec le Quattrocento italien puis la Renaissance, on assiste au
véritable sacre de l'artiste.
L'approche, très novatrice, d'Alain Erlande-Brandenburg enrichit la réflexion
traditionnelle sur le jeu des styles ou des formes, elle affine la
reconstitution (chronologique) des filiations et des influences ; elles
s'inscrit dans la contingence, dans l'Histoire elle-même. Elle libère
l'histoire de l'art de la froideur et de l'abstraction qui parfois la menacent
et lui confère la vitalité du vécu humain. Alain Erlande-Brandenburg,
directeur d'études à l'Ecole Pratique des hautes études (IVe section),
professeur à l'Ecole des chartes, conservateur général du Patrimoine, ancien
adjoint au directeur des Musées de France, ancien directeur des Archives de
France (1994-1998), a publié en 1984 L'Art gothique (éditions Mazenod), en
1987 La Conquête de l'Europe, 1260-1380 ("L'Univers des formes"), en 1992 La
Cathédrale (Fayard), ainsi que de nombreux ouvrages relatifs à l'art du Moyen
Age.
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