La pratique de la Chine
EAN13
9782246677796
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

La pratique de la Chine

Grasset

Indisponible

Autre version disponible

« Dans les séminaires de dirigeants d'entreprises que j'anime sur la Chine,
quelques questions reviennent de façon inéluctable : « les Chinois sont-ils
fiables ? », « quelles sont donc leurs valeurs ? », « auraient-ils donc une
autre façon de penser et d'opérer ? », « comment espérer alors nouer des
relations d'affaires et gérer avec eux ? » La Chine acquiert de jour en jour
plus d'importance dans le monde contemporain. Néanmoins, les Occidentaux
continuent d'hésiter entre deux attitudes à son égard : la séduction de
l'exotisme (l' « Orient » de la sagesse) et la peur de l'envahissement (le «
péril jaune »). Ils oscillent entre fascination et diabolisation. Du moins
ont-ils le sentiment qu'avec les habitants de ce si lointain, si vieux et de
nouveau si puissant pays, on ne saurait se comporter tout à fait comme avec
les autres habitants de la planète. En quoi sans doute ils ont raison. Mais
alors comment s'y prendre ? Autrement dit, comment entrer en Chine ? Je crois
que, pour nouer des rapports, y compris d'affaires, avec les Chinois, il faut
d'abord rouvrir notre pensée : non pas chercher à devenir chinois, mais
comprendre que les Chinois puissent avoir d'autres façons de procéder que
celles auxquelles on s'attend d'ordinaire en Europe ; et que ces procédures -
à la fois d'agir et de penser, les deux sont conjoints - loin d'être
incongrues, étranges ou mystérieuses, sont également intelligibles. Les
Chinois peuvent avoir effectivement un autre rapport à la vérité, au discours,
à l'efficacité, que celui qui s'est façonné si continûment en Occident qu'il
paraît souvent désormais aux Occidentaux comme allant de soi, au point que
cette « évidence » n'est plus réfléchie. Si le culturel se joint ici à
l'économique, ce n'est donc pas comme un vernis ajouté au prosaïsme des
affaires ; mais parce que le second ne peut se concevoir sans le premier. On
ne peut dissocier gestion et réflexion : c'est ce que j'ai choisi d'appeler
ici, à l'articulation des deux, la « pratique » de la Chine. » A.C.
S'identifier pour envoyer des commentaires.