- EAN13
- 9782755500899
- Éditeur
- Fayard/Mille et une nuits
- Date de publication
- 16/05/2007
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
« Saison du prêt-à-suer, l'été transpire de promesses non tenues. Les matins
enchanteurs ne débouchent que sur la laideur crue de la journée, les
voluptueuses soirées n'ouvrant que sur des nuits d'insomnie, de sudation et de
moustiques.
L'été, les débordements de chair me font honte, la plage m'horripile, les
maîtres-nageurs me font sourire, les body-buildés me font pouffer, les
strings me font glousser, le farniente m'anéantit, la sieste me fait périr, la
vacuité me fait mourir.
On se regarde mollir ensemble, le cul sur la serviette ou le corps incurvé
dans une chaise longue. On aime le mou que l'on devient. On est bien. On se
veut mou, on se vautre mou, on se demande même à haute voix comment on a pu ne
pas l'être plus tôt. On voudrait que ça ne s'arrête jamais. On se roule dans
l'instant présent comme les chiens des villes dans le sable. On reviendra
l'année prochaine.
Je hais l'été.
Belle saison, vos beaux jours me font mourir d'ennui. D'ennui, belle saison,
vos beaux jours me font mourir. Me font mourir d'ennui, vos beaux jours,
belle saison. »
C.-H. B.
enchanteurs ne débouchent que sur la laideur crue de la journée, les
voluptueuses soirées n'ouvrant que sur des nuits d'insomnie, de sudation et de
moustiques.
L'été, les débordements de chair me font honte, la plage m'horripile, les
maîtres-nageurs me font sourire, les body-buildés me font pouffer, les
strings me font glousser, le farniente m'anéantit, la sieste me fait périr, la
vacuité me fait mourir.
On se regarde mollir ensemble, le cul sur la serviette ou le corps incurvé
dans une chaise longue. On aime le mou que l'on devient. On est bien. On se
veut mou, on se vautre mou, on se demande même à haute voix comment on a pu ne
pas l'être plus tôt. On voudrait que ça ne s'arrête jamais. On se roule dans
l'instant présent comme les chiens des villes dans le sable. On reviendra
l'année prochaine.
Je hais l'été.
Belle saison, vos beaux jours me font mourir d'ennui. D'ennui, belle saison,
vos beaux jours me font mourir. Me font mourir d'ennui, vos beaux jours,
belle saison. »
C.-H. B.
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