Retour dans la neige
EAN13
9782889071852
Éditeur
Zoé
Date de publication
Collection
ZOE POCHE
Langue
français
Langue d'origine
allemand
Fiches UNIMARC
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Retour dans la neige

Zoé

Zoe Poche

Indisponible

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En 1905, Robert Walser s’installe à Berlin, où il publie trois romans et de
nombreuses petites proses. Il est alors un des grands feuilletonnistes du
monde germanique ; Kafka, lorsqu’il ouvrait une revue, cherchait d’abord dans
les dernières pages, celles où se trouvaient les textes de Walser.Malgré ces
débuts prometteurs, le succès escompté ne vient pas, et en 1913, Walser décide
de rentrer à Bienne, sa ville natale, pour prendre un nouveau départ. C’est ce
« retour dans la neige », en Suisse, qui donne le titre au présent recueil, un
choix de textes écrits entre 1899 et 1920 (périodes berlinoise et biennoise),
établi par la traductrice Golnaz Houchidar. Dans ce recueil – le premier à
être publié en français –, Walser emmène son lecteur dans son univers, à la
poésie et à l'humour intemporels. Voyage en tramway, escapade à la campagne ou
simple arrêt pour contempler le spectacle des villes et de ses semblables,
chacun de ces textes, parus en feuilletons dans les journaux de l'époque,
inédits pour certains, ont la gravité et la légèreté de celui qui disait que
la profondeur des choses se cache « à la surface ». Au sujet de Walser,
Stephan Zweig écrit : « C’est un original du genre le plus profond et le plus
étrange, dont l’originalité s’exprime de façon inoubliable dans chacune des
lignes, chacun des paragraphes qu’il écrit. » Extraits de la préface de
Bernhard Echte (ancien directeur des archives de Robert Walser) Le talent de
Walser pour croquer le quotidien [Walser] disait lui-même aimer “se mouvoir
dans le style des petites choses quotidiennes”, mais tout ce qui lui vient
alors sous la plume devient pourtant poétique. A la manière d’Hofmannsthal qui
répondait “à leur surface”, quand on lui demandait où la profondeur des choses
pourrait se cacher, Walser révèle dans les publications les plus éphémères de
son écriture le charme irrésistible et l’attrait inaltérable de sa poésie.
Franz Kafka fut un des premiers futurs grands auteurs à découvrir ce talent;
dès 1907, il accourait enthousiaste chez son ami Max Brod pour lui lire à
haute voix - parfois secoué de rire – une nouvelle prose de Walser qu’il avait
trouvé dans les colonnes de la revue Schaubühne. Robert Musil, Hermann Hesse,
Kurt Tucholsky, Walter Benjamin furent aussi très tôt les admirateurs de
Walser. La pudeur de Walser devient précepte Ces textes n’ont pas pris une
seule ride. Rien n’y paraît poussiéreux ou usé par le temps. Oui, il se peut
même que l’innocence du regard, l’infinie curiosité du flâneur ne deviennent
véritablement manifestes qu’aujourd’hui, puisque avec le temps, les éléments
historiques se sont trouvés relégués à l’arrière-plan. Il y a cependant autre
chose : Walser ne se place jamais au-dessus de ce qu’il décrit. […] Il laisse
volontiers les choses et les gens sur lesquels il écrit, être plus importants
que lui, que son regard, que sa compréhension. Ainsi, il reste lui-même et
mystérieusement pur. Il connaît bien entendu tous les raffinements
intellectuels de son temps, mais une pudeur tout à fait particulière lui
conseille de s’en préserver. Sous la neige, Walser rentre en Suisse en 1913.
Sa pudeur devient alors précepte. […] Sachant parfaitement que les sommets de
la réflexion contemporaine, riraient de lui, il chercha alors de plus en plus
l’intériorisation, la contemplation, la simplicité et la beauté. […] Jusque
dans leur style, [les phrases de Walser] expriment ce qui paraît menacé : une
beauté apparemment involontaire « qui possède la simplicité et la pureté des
poèmes », comme l’a écrit Stefan Zweig à propos de Walser. « Apparition
unique, poursuivait-il, il n’appartient à aucun groupe, aucune catégorie,
aucune communauté. C’est un original du genre le plus profond et le plus
étrange, dont l’originalité s’exprime de façon inoubliable dans chacune des
lignes, chacun des paragraphes qu’il écrit ». Robert Walser est né à Bienne en
1878, septième d’une famille de huit enfants. Sa scolarité achevée, il
effectue un apprentissage et exerce ensuite quelques années le métier de
commis pour différentes banques et assurances à Zurich. Ses premiers poèmes
paraissent en 1898 et lui valent rapidement une notoriété dans les cercles
littéraires qu’il se met à fréquenter. Après la publication de son premier
livre en 1905, il suit son frère, le peintre Karl Walser, à Berlin. Trois
romans paraissent successivement : Les Enfants Tanner (1907), L’Homme à tout
faire (1908) et Jakob von Gunten (1909). Il retourne à Bienne en 1913, dans sa
région natale du Seeland et y mène une vie de promeneur solitaire. Suite à
plusieurs crises psychiques, il est interné en 1929, d’abord à la Waldau, dans
les environs de Berne en Suisse, puis en 1933 à Herisau où il cesse
complètement d’écrire. Il y vivra encore 24 ans et meurt le 25 décembre 1956
lors d’une promenade dans la neige, comme un personnage d’un de ses romans.
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