Philisterburg
EAN13
9791030429732
Éditeur
Éditions Allia
Date de publication
Collection
Moyenne collection
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Philisterburg

Éditions Allia

Moyenne collection

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En 1930, Jacques Decour, alors âgé de vingt ans, passe un an à Magdebourg, en
Allemagne orientale. Au cours de ce séjour en tant que professeur assistant de
français, il tient un journal, dont on découvre ici la période allant
d’octobre 1930 à février 1931. C’est un texte inclassable, à la fois récit
intime d’un jeune homme plongé dans le monde étriqué de l’enseignement,
chronique d’une ville allemande en proie à la bêtise petite-bourgeoise
(philister signifiant en allemand philistin, béotien, bourgeois…), essai sur
les mentalités à un moment charnière de l’histoire européenne ou encore
réflexion sur la relation entre les deux anciens ennemis que sont l’Allemagne
et la France. Jacques Decour est un moraliste rompu à l’art du trait vif et de
l’ironie : mot juste, formule qui fait mouche, capable de passer d’une analyse
mordante du port de la casquette à des vues politiques sur le chauvinisme et
le nationalisme qui règnent dans les deux pays. Alors que le national-
socialisme s’enracine dans la vie quotidienne, Jacques Decour se fait le
témoin d’une société en plein bouleversement politique. Philisterburg est le
récit lucide d’un homme qui, aux prises avec une période trouble comme avec
ses propres préjugés, ne poursuit qu’un seul but : comprendre. Jacques Decour
est le nom de plume de Daniel Decourdemanche (1910-1942). Il naît dans une
famille de la bourgeoisie parisienne. Après avoir renoncé à des études de
droit voulues par son père, il s’inscrit à la Sorbonne où il obtient une
licence d’allemand en 1930, avant d’être reçu premier du concours de
l’agrégation d’allemand deux ans plus tard. Dès 1930, il publie à la NRF un
premier ouvrage, Le sage et le caporal (1930), suivi par Philisterburg (1932),
qui suscite la colère des autorités universitaires allemandes. Il publiera
également Les Pères (1936) ainsi que des critiques littéraires et des
traductions de l’allemand. Professeur de lycée, il adhère au Parti communiste
français, dirige plusieurs revues et enseigne au sein de l’Université
ouvrière. Après la démobilisation qui a suivi la " drôle de guerre ", Jacques
Decour entre dans la Résistance. En novembre 1940, il participe avec Georges
Politzer et Jacques Solomon à la création et à la rédaction de L'Université
libre, et à partir de 1941 à celles de La Pensée libre, la plus importante
publication de la France occupée. À l’été 1941, Jacques Decour prend la tête
du Comité national des écrivains. Avec un groupe d’intellectuels résistants
(parmi lesquels Jean Blanzat, Jean Guéhenno, Jean Paulhan…), il prend part à
l’élaboration du premier numéro des Lettres françaises. Ce premier numéro ne
verra pas le jour. Daniel Decourdemanche est arrêté le 17 février 1942,
transféré à la prison de la Santé et fusillé le 30 mai 1942 au Mont-Valérien,
une semaine après Politzer et Solomon. Le premier numéro des Lettres
françaises paraît, sous une autre forme, en septembre 1942. Dès le 23 août
1944, une banderole apposée par des enseignants résistants rebaptise le lycée
Rollin du nom de Jacques Decour.
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