- EAN13
- 9782859398101
- ISBN
- 978-2-85939-810-1
- Éditeur
- Presses Universitaires du Septentrion
- Date de publication
- 2004
- Collection
- Histoire et civilisations
- Nombre de pages
- 456
- Dimensions
- 24 x 16 x 3,2 cm
- Poids
- 840 g
- Langue
- français
- Code dewey
- 946.63
- Fiches UNIMARC
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Bilbao et ses marchands au XVIe siècle
Genèse d'une croissance
De Jean-Philippe Priotti
Presses Universitaires du Septentrion
Histoire et civilisations
Autre version disponible
Au XVIe siècle, les Bilbanais contrôlent une économie puissante dont les
différents secteurs sont interactifs (construction navale, industrie du fer,
commerce, pêche, transport). Cette économie commerciale est également
guerrière, car les Biscayens fournissent au roi des navires et des armes pour
le besoin des conflits. Ces secteurs d'activités à double utilité, intimement
liés entre eux, constituent un des atouts majeurs du port de Bilbao.
D'ailleurs, tandis que la bibliographie tendait à faire de Séville le centre
économique de la vie espagnole et européenne dans la première moitié du XVIe
siècle, il s'avère que les échanges de Bilbao avec le reste de l'Europe
équivalent à ceux de la métropole andalouse avec l'Amérique jusqu'aux années
1560-1570. L'influence de la découverte du Nouveau Continent sur la structure
du commerce espagnol et européen s'avère donc progressive et assez tardive, ce
qui nous amène à reconsidérer les modèles établis par Pierre Chaunu et
Immanuel Wallerstein. L'importance du réseau de commerce et de pouvoir que
contrôlent les Bilbanais au XVIe siècle explique en partie les performances du
port de Bilbao. Aux côtés des gens d'affaires de Burgos avec lesquels ils
coopèrent, ils constituent l'un des ferments de maturité du milieu marchand
européen. Même si ces deux groupes marchands sont liés, le succès des
entrepreneurs bilbanais survit à la baisse de régime de l'économie castillane.
Dans les dernières décennies du XVIe siècle, en raison des guerres dans le
nord-ouest européen qui entravent notablement le commerce, ils reconvertissent
leurs investissements dans l'achat de marchandises locales et castillanes,
dans le commerce avec la Péninsule Ibérique et le Nouveau Monde, et dans de
nombreux placements financiers. Mais il y a plus, car à cette époque plus d'un
navire de guerre sur deux est construit en Pays Basque. Grâce aux commandes
royales, les chantiers navals biscayens et les fabriques d'armes tournent à
plein régime, au moins jusqu'au début du XVIIe siècle, compensant en partie
les manques à gagner dans le domaine commercial. Cette faculté particulière de
reconversion des activités renvoie aux réseaux sociaux de nos marchands et à
leur activité de financiers. A cet égard, les Bilbanais organisent des
stratégies de manipulation vis-à-vis de leurs homologues castillans, de la
haute noblesse et du monarque, et constituent un groupe de pression avec
lequel l'État castillan doit transiger. Spécialiste de l'économie et de la
société dans le Pays Basque péninsulaire au Siècle d'Or,
différents secteurs sont interactifs (construction navale, industrie du fer,
commerce, pêche, transport). Cette économie commerciale est également
guerrière, car les Biscayens fournissent au roi des navires et des armes pour
le besoin des conflits. Ces secteurs d'activités à double utilité, intimement
liés entre eux, constituent un des atouts majeurs du port de Bilbao.
D'ailleurs, tandis que la bibliographie tendait à faire de Séville le centre
économique de la vie espagnole et européenne dans la première moitié du XVIe
siècle, il s'avère que les échanges de Bilbao avec le reste de l'Europe
équivalent à ceux de la métropole andalouse avec l'Amérique jusqu'aux années
1560-1570. L'influence de la découverte du Nouveau Continent sur la structure
du commerce espagnol et européen s'avère donc progressive et assez tardive, ce
qui nous amène à reconsidérer les modèles établis par Pierre Chaunu et
Immanuel Wallerstein. L'importance du réseau de commerce et de pouvoir que
contrôlent les Bilbanais au XVIe siècle explique en partie les performances du
port de Bilbao. Aux côtés des gens d'affaires de Burgos avec lesquels ils
coopèrent, ils constituent l'un des ferments de maturité du milieu marchand
européen. Même si ces deux groupes marchands sont liés, le succès des
entrepreneurs bilbanais survit à la baisse de régime de l'économie castillane.
Dans les dernières décennies du XVIe siècle, en raison des guerres dans le
nord-ouest européen qui entravent notablement le commerce, ils reconvertissent
leurs investissements dans l'achat de marchandises locales et castillanes,
dans le commerce avec la Péninsule Ibérique et le Nouveau Monde, et dans de
nombreux placements financiers. Mais il y a plus, car à cette époque plus d'un
navire de guerre sur deux est construit en Pays Basque. Grâce aux commandes
royales, les chantiers navals biscayens et les fabriques d'armes tournent à
plein régime, au moins jusqu'au début du XVIIe siècle, compensant en partie
les manques à gagner dans le domaine commercial. Cette faculté particulière de
reconversion des activités renvoie aux réseaux sociaux de nos marchands et à
leur activité de financiers. A cet égard, les Bilbanais organisent des
stratégies de manipulation vis-à-vis de leurs homologues castillans, de la
haute noblesse et du monarque, et constituent un groupe de pression avec
lequel l'État castillan doit transiger. Spécialiste de l'économie et de la
société dans le Pays Basque péninsulaire au Siècle d'Or,
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