Claire M.

Conseillé par
19 mai 2016

Qu'est-ce qui fait notre humanité ?

"Non, il n'avait pas été créé à partir d'une poussière sans vie. Il n'était pas d'argile et d'électrodes mais de chair et de sang." Dans cette version moderne du Golem, Pierre Assouline nous invite à nous interroger sur ce qui fait l'humanité de l'Homme. Dans les pas de Gustave Meyer, grand maître international d'échecs, aux facultés "augmentées" à son insu, on fait le grand écart entre la vieille Europe et le monde des trans et des posthumains. Avec pour toile de fond un crime, auquel Emma, la fille de Gustave Meyer, et Nina, chargée de l'enquête policière, feront échec et mat. Un livre érudit et plaisant.

Cambourakis

21,00
Conseillé par
19 août 2015

Un rêve américain foutraque et jubilatoire

"Ici, à Little America, on comprend ce qu'est vraiment l'Amérique. Des voitures. De la nourriture. Des cieux immenses et bleus. La libre entreprise". De l'Amérique et du rêve américain, Rob Sigwart livre en tout cas une vision foutraque et jubilatoire, l'air de ne pas y toucher. Tout le monde se hait et se trompe, les phrases commencent bien et les situations dégénèrent... Le tout se termine en apothéose déjantée. Avec pour trame principale la haine que se vouent mutuellement Orville senior et Orville Junior - dont les deux rêves sont de tuer le père et d'avoir sa pompe à essence à Little America - ce roman se laisse dévorer.

Conseillé par
26 mai 2015

La vérité sur l'homme arabe

D'ambre et de soie a le parfum puissant de l'Orient. Un récit a deux voix, qui finissent par se rencontrer dont la charge érotique oscille entre crudité et sensualité. Mais la puissance du roman tient à l'amour-haine que voue les principaux protagonistes à leur condition d'Arabe. Viscéral pour Karim le Marocain, amant malheureux; lettré et référencé pour Badra la Berbère, femme libre; forgé dans le sang et les larmes pour Malika l'Algérienne, écorchée vive.

Conseillé par
21 mai 2015

Le pouvoir des mots

"Si tu termines le livre, tu retrouveras ton nom, tu retrouveras ton reflet". Un narrateur se trouve enfermé dans sa propre histoire. Une histoire qu'il crée de tout verbe et de toute pensée au fur et à mesure des pages. Une histoire où il se perd, une histoire qui le dépasse, où ses propres personnages le surprennent. "Ce que les moineaux pleurent" est un conte pour adultes, une jolie réflexion sur le pouvoir du narrateur mais aussi celui du lecteur. Si ce dernier ne va pas au bout de l'histoire, le narrateur amnésique ne saura jamais pourquoi il l'a écrite.

Christian Bourgois

22,00
Conseillé par
20 avril 2015

Le Mexique sur grand écran

Augusto Cruz écrit comme on filmerait. Dans un luxe de détails, les décors sont plantés, l'atmosphère installée, les personnages détaillés... De plans larges en zooms, chacun des chapitre de son "Londres après minuit" est d'une incroyable richesse. Passés les premières pages - cinéphobes s'abstenir - qui peuvent rebuter les néophytes, on se laisse emmener sans résister dans une intrigue à la frontière du réel. Le cinéma et l'histoire des Etats-Unis au XXe siècle sont explorés dans une alternance de flash-back et d'aventures picaresques. Une histoire sans fin, douce-amère, où la quête d'un film se révèle surtout être la quête de soi pour le détective McKenzie.