En ces premiers jours d'Août 1944, une des caractéristiques principales de cette période, c'est la déclaration de guerre de l'état major allemand à la population civile signifiée par son "AVIS" publié le 7 Août 1944 par "L'Éclaireur de l'Est".
C'est également, provenant du même état-major, les dispositions secrètes prises pour une nouvelle bataille de la Marne.
Il faut faire face à chaque évolution de la situation tout en accentuant sans cesse le caractère de plus en plus agressif et meurtrier de nos actions.
Le harcèlement et l'embuscade sur toutes les voies vont se succéder sans désemparer, de jour comme de nuit.
Un nouveau cap vient d'être franchi. Les jours les plus longs sont là...
Il faut maintenant préparer l'ouverture de la voie aux troupes alliées. Ce sera l'un des prochains objectifs des maquis de Fère-Champenoise

De jour en jour, la lutte s'accroît contre l'occupant et ses valets. Les effectifs ne cessent d'augmenter. La B.B.C. salut le rôle décisif des F.F.I. Mais l'ennemi met tout en œuvre pour briser la Résistance ! Il va tout essayer : la trahison, la calomnie et le terrorisme le plus bestial. Il rejette l'intégration des patriotes dans les armées alliées et les abattra comme des chiens.
Rien ne fera obstacle à la détermination farouche des maquisards. Ils vont répondre en redoublant d'activité. Déjà des régions sont entièrement libérées. Ils vont créer une véritable zone d'insécurité dans les arrières allemands.
Aux sabotages de toute nature, vont s'ajouter les opérations de harcèlement.
De jour et de nuit, les opérations vont se succéder. Il faut hâter la libération de la France.

L'auteur poursuit ici le récit de l'histoire du maquis de Fère-Champenoise, témoignage salué par tous les historiens comme exemplaire et s'avérant indispensable pour comprendre ce que fut au jour le jour la Résistance.
Dans le tome I, Roger Arvois a conté son arrestation, la vie des prisons et des camps, son évasion. Dans le tome II, il a rapporté en détail comment, non sans problèmes - dissensions, intendance, etc. -, s'est constitué le noyau du maquis qu'il dirigea.
Ici, nous rentrons dans l'action : "Combattre l'ennemi par tous les moyens", telle est la directive du général de Gaulle et ce que le maquis de Fère-Champenoise va s'employer à mettre en œuvre. De la directive à la réalisation, il y a cependant une marge : les ordres ne sont pas toujours clairs ; Les communications sont, elles, toujours difficiles ; l'intendance doit toujours être assurée ; et les précautions les plus grandes maintenues, à plus forte raison quand les maquisards réussissent à disposer d'une voiture puis d'un camion ! Nous sommes en effet au cœur des lignes de communication de l'ennemi : la conscience du rôle des résistants s'en trouve avivée ; mais les impatiences doivent être maîtrisées car toute erreur, toute inconscience peut être mortelle.
Ce sont enfin les premiers sabotages : y alternent, étourdissantes, la volonté d'y participer, l'angoisse devant les dangers, la joie des succès, l'opiniâtreté à réussir là où, faute d'expérience, on a précédemment échoué. Toutes choses que Roger Arvois nous fait partager, avec la simplicité de celui qui à vécu.